Notes : Un roman où aucun enfant n?apparaîtrait serait sans doute pour moi impossible à écrire.
M. J.
Tiénot, onze ans en 1918, a deux amours : les bois de Hautefage et le château. Au cours de ses longues promenades, il s?émerveille des vies minuscules tapies dans la lumière d?une clairière ou à l?ombre des haies. Au château, ce sont les idées modernes qui l?enchantent. Depuis la Grande Guerre, on y parle d?émanciper les métayers, de libérer les femmes, ou, plus étrange encore, des progrès modernes, comme l?aviation.
Cependant, à la métairie, où il vit avec ses parents et sa petite s?ur, l?atmosphère vire à l?aigre. Le père, gazé, est envoyé à l?hôpital. La belle Mado, sa femme, s?entiche de Joseph, un bellâtre odieux qui lui tourne les sens. La violence s?installe à la maison. Pour Tiénot, c?est la fin de l?insouciance. Même les bois de Hautefage sont impuissants à le consoler face à la sauvagerie de Joseph et à l?aveuglement de Mado. Pour sauver sa vie et préserver sa mère, Tiénot doit trouver le moyen de chasser Joseph. Mais le prix à payer sera lourd : il devra devenir comme les autres ? un grand.
Dans une langue riche tout en contrastes, où se mêlent humour, modernité et patois, Michel Jeury saisit au vif ce moment à nul autre pareil où un enfant comprend, presque malgré lui, qu?il doit renoncer à ses illusions.